Tension toujours forte en israel
Des militants pro-palestiniens quittent en bus, le 2 juin 2010, la prison de Beersheva, en Israël, où ils étaient retenus depuis le 31 mai 2010
Annoncées mardi soir, la libération et l’expulsion de tous les militants de la flottille humanitaire emprisonnés en Israël depuis lundi soir ont eu lieu ce mercredi après la décision du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Un des trois avions turcs transportant au total 466 passagers de la flottille est arrivé à Istanbul dans la nuit de mercredi à jeudi. Une vingtaine de jeunes juifs et autant de musulmans se sont invectivés mercredi soir à l'aéroport de Roissy où la presse attendait l'arrivée de neuf Français. Ces derniers ne sont finalement pas arrivés à l'aéroport parisien.
La communauté internationale demande «une enquête impartiale»
Mais le gouvernement israélien est toujours sous intense pression alors que se sont multipliés ce mercredi les appels de la communauté internationale à une enquête «impartiale» sur l'assaut qui a fait neuf morts civils et des dizaines de blessés.
Le blocus de Gaza par Israël doit être «levé immédiatement», a lancé le secrétaire de l'ONU. Pour Ban Ki-moon, ce blocus est «contre-productif, intenable et immoral».
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui doit rencontrer Barack Obama à la Maison blanche la semaine prochaine, a, lui, annoncé qu'il allait demander au président américain de prendre «des décisions courageuses» et a qualifié de «terrorisme d'Etat» le raid israélien sanglant.
«La sécurité est au-dessus de tout»
Néanmoins Benjamin Netanyahu a averti qu'Israël maintiendrait son blocus de la bande de Gaza en place depuis quatre ans, alors qu'un cargo irlandais du «Free Gaza Movement», le MV Rachel Corrie, est attendu en début de semaine prochaine au large du territoire palestinien.
«Notre devoir est d'inspecter tous les bateaux qui arrivent. Si nous ne le faisions pas, Gaza deviendrait un port iranien, ce qui constituerait une menace réelle pour la Méditerranée et l'Europe», a affirmé le Premier ministre ce mercredi soir dans une brève allocution télévisée. «L'Etat d'Israël continuera à exercer son droit à l'autodéfense. La sécurité est au-dessus de tout.»
Terminal de Rafah ouvert, blocus fissuré
Le blocus s'est cependant fissuré mardi, après la décision de l'Egypte d'ouvrir le terminal de Rafah, seul point de passage de la bande de Gaza non contrôlé par Israël, habituellement fermé. Des centaines de Palestiniens l'ont ainsi traversé ce mercredi dans les deux sens.
L'armée israélienne a par ailleurs accusé le Hamas, au pouvoir dans l'enclave, de l'empêcher de transférer à Gaza la cargaison d'aide saisie sur la flottille. Le mouvement islamiste a lui affirmé ne pas avoir reçu cette livraison.